Le sec et l'humide: après le moment de présentation publique à Paris, ce sera le tour de la ville de Gérone (Espagne)

Le sec et l’humide est une étude préparatoire que Guy Cassiers a entreprise dans le cadre de sa mise en scène des Bienveillantes, d’après le roman du même nom de Jonathan Littell, qui sera au programme de la saison 2016. Le sec et l’humide, le moment de présentation publique qu’il en a donné au début du mois de juillet porte sur le collabo belge Léon Degrelle. La production a été tellement bien accueillie qu’elle ira dès cet automne à Gérone, en Espagne, au Festival Temporada Alta.

“Le son nous rapproche de l’Histoire, Guy Cassiers en est persuadé. Pour Le sec et l'humide, il a établi ses quartiers à l’Ircam à Paris, où il s’est plongé dans la recherche et l’expérimentation sonores avec le voice follower.

Le pouvoir et le langage : c’est l’un des thèmes favoris des spectacles de Cassiers à la Toneelhuis. Le langage qualificatif est souvent et diaboliquement utilisé pour dépouiller les gens de leur dignité, dit-il : « Lorsqu’on déshumanise l’ennemi, il est plus facile à combattre. Il n’y a qu’à voir la façon dont les Nazis qualifiaient les juifs de "Untermenschen". »

Cette stratégie est une pratique insidieuse. Ainsi, la confusion des voix dans Le sec et l’humide nous rapproche du point de départ des Bienveillantes : la thèse que dans des circonstances analogues, chacun de nous pourrait devenir un bourreau. Qu’en chacun de nous sommeille un fasciste.

Le sec et l'humide était conçu comme un moment de présentation publique, un exercice. Mais Cassiers en a fait un spectacle élaboré, dont l’énoncé est clair et explicite. « Cette expérimentation sonore a joué un rôle essentiel, pour moi, dit-il. Nous en savons maintenant assez pour travailler au langage forme des Bienveillantes.» ”- Geert Van Der Speeten dans De Standaard, 2 juillet 2015

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